Nous évoquions dans un premier article « le déclic seconde main ». Mais qu'en est-il concrètement? Est-ce une hype éphémère ou un phénomène de société plus durable?
Si l'on en croit les chiffres disponibles sur le web et si on se replonge sur ceux d'il y a quelques années en arrière, force est de constater que nous sommes des millions à l’avoir eu ou que vous l'aurez prochainement.
Aujourd'hui, 46% des Français considèrent qu’acheter des produits d’occasion fait partie de leurs habitudes et 49% des français déclarent avoir vendu un produit d’occasion (Source : Sofinscope).
La dynamique de la mode en seconde main est simplement incroyable et ouvre des perspectives vertueuses et c’est tant mieux ! Particuliers et professionnels s’activent en coulisses pour vous enchanter dans cette expérience « seconde main ».
Pour mieux apprécier ce phénomène nous avons essayé de décrypter ce marché singulier qui semble faire l'objet de modifications profondes et durables:
- La « hype » est planétaire : Le marché global seconde main de mode et de luxe (Textile, chaussures et accessoires) est aujourd’hui estimé entre 100 et 120 milliards d’€ (Source : Rapport BCG X Vestiaire collective 2022) : C'est fou!
- Le marché est essentiellement structuré autour des échanges entre particuliers : 85% des Français qui achètent de l’occasion le font entre particuliers (Source : Etude l’échangeur – Republik retail) : les circuits courts avant tout!
- La dynamique actuelle est incroyable et nous ne sommes qu’aux balbutiements … : 20 à 30% de croissance attendue chaque année soit une croissance de 127% d’ici à 2026 (Source : Resale report 2022 - Thredup): Ca va donc continuer à bouger dans le bon sens!
- La seconde main rattrape progressivement la fast fashion : Le marché de la revente d’articles de mode croît actuellement 11 fois plus vite que le commerce de détail traditionnel. Ce qui signifie que d’ici 2030, le marché de la seconde main devrait être deux fois plus important que celui de la fast fashion (Source : Cross-Border Commerce Europe): Hallelujah !
- C’est un marché ultra digitalisé et le rôle des acteurs web a été précieux pour nous décomplexer : Plus de 80 % des cyberacheteurs ont déjà acheté des produits reconditionnés ou de seconde main et/ou vendu eux-mêmes des articles en ligne (Source : baromètre Fevad / Médiamétrie)
- … mais pas seulement une réalité en ligne : La vente physique est utilisée par 60% des consommateurs (Source : Etude recommerce 2022): Nul doute qu’un tas d’initiatives vont se matérialiser dans nos centres villes dans les prochaines années !
Oui mais quelques chiffres nous poussent à rester vigilants sur l'ancrage de la seconde main:
- On estime le marché français de la seconde main à 7milliards€ en France dont 1,16B€ pour le textile soit 15% de la consommation totale d’habillement. (Source: Ecom report 2022 – Fox Intelligence) Pas sur qu'on puisse s'en réjouir: il reste beaucoup de chemin pour une consommation plus raisonnée…
- Le réflexe « seconde main » est relativement récent pour de nombreux français : 46% des Français achètent en seconde main depuis moins de 5 ans. (Source: baromètre Fevad / Médiamétrie). Attention aux expériences malheureuses.
- On ne va pas se leurrer : Le prix reste votre principal critère d’achat (pour 76% des Français) / puis vient la démarche durable (35%) / et le fait d’acquérir un bien vintage ou rare (30%) (Source: Etude recommerce 2022 ): Un travail de sensibilisation est important pour bien mesurer les vertus de la seconde main.
- Toutes les tranches d'âges ne sont pas encore mordues de seconde main : les moins de 35 ans sont particulièrement actifs: On aime cette fraicheur mais il va aussi falloir séduire les + de 35 ans.
Sans tomber dans l'excès d'optimisme, tout cela est quand même hyper encourageant et laisse à penser que ce n’est pas uniquement un phénomène de mode ou un réflexe guidé uniquement par le contexte inflationniste actuel.
Bien entendu la seconde main n'est pas une réponse à tout et peut aussi créer des dérives (de surconsommation par exemple), par ailleurs vos expériences seconde main peuvent être heureuses ou malheureuses, mais il y a aujourd’hui un vrai élan collectif et des initiatives de toutes formes pour soutenir une consommation alternative.
Sur le web, le choix est large : Viennent à l’esprit les leaders du marché (Vinted, Vestiaire collective, Le bon coin) mais aussi des challengers (Prêt à changer, Once again, Rebelle) des plateformes alternatives (Omaj, Jaiio, Depop, Bymov) et des acteurs plus spécialisés par exemple dans le sport ou dans la petite enfance.
En physique, les friperies ont la côte au moins autant que les évènements de vide dressing et de brocante et certains concepts apportent leur dose de fraicheur et d’innovation.
La mode en seconde main semble donc promise à un avenir radieux à condition de continuer à convertir de nouveaux adeptes mais aussi de proposer des expériences personnalisées, innovantes et rassurantes pour continuer de satisfaire les initités.
Et vous ? C’est quoi votre rapport à la mode en seconde main ? Partagez nous vos expériences, vos idées ou les chiffres qui vous interpellent.
